La clause « non concurrence » limite la liberté du salarié après son départ de l’entreprise. Elle ne s’applique que si elle respecte plusieurs conditions strictes : être indispensable, limitée dans le temps et dans l’espace, proportionnée et indemnisée. Sans ces critères, elle devient nulle.
Ce guide explique comment fonctionne la clause non concurrence, son montant, ses conditions de validité et vos droits en cas d’abus.
1. Qu’est-ce qu’une clause « non-concurrence » ?
La clause « non-concurrence » empêche un salarié, après la rupture de son contrat, de :
- travailler pour une entreprise concurrente,
- créer une activité concurrente,
- démarcher les clients de son ancien employeur.
Cette interdiction vise à protéger les intérêts légitimes de l’entreprise (savoir-faire, clientèle, secrets commerciaux).
En contrepartie, la loi impose une indemnité compensatrice.
Bon à savoir : Une clause de non-concurrence s’applique seulement après la rupture du contrat. Pendant la relation de travail, c’est l’obligation de loyauté qui s’applique.
Pour aller plus loin : Renonciation à une clause de non-concurrence : que dit le droit du travail en 2025 ?
2. Quelles sont les 5 conditions obligatoires pour qu’une clause « non-concurrence » soit valable ?
Une clause de non-concurrence n’est valable que si elle respecte 5 conditions cumulatives reconnues par la jurisprudence (Cass. soc., 10 juillet 2002).
Elle doit être indispensable à la protection de l’entreprise
L’employeur doit démontrer un risque réel : perte de clientèle, divulgation d’informations sensibles, concurrence directe.
Elle doit être limitée dans le temps
Exemple : 6 mois, 12 mois ou 24 mois.
Au-delà de 2 ans, les juges jugent souvent la clause excessive.
Elle doit être limitée dans l’espace
La zone géographique doit être précise : département, région, France entière dans certains secteurs.
Elle doit tenir compte du poste du salarié
Plus la clause limite la liberté du salarié, plus elle doit être justifiée.
Elle doit prévoir une indemnité financière
L’indemnité compensatrice est obligatoire, sinon la clause est nulle.
Bon à savoir : Certaines conventions collectives fixent un montant minimum obligatoire.
3. Quel montant pour une clause de non-concurrence ?
La loi ne fixe aucun montant.
Cependant, la jurisprudence impose que l’indemnité soit sérieuse et proportionnée.
En pratique
Selon les secteurs :
- 20 % du salaire brut → faible
- 30 % du salaire brut → acceptable
- 40 à 50 % → courant dans les métiers sensibles
- 100 % du salaire brut → rares, métiers stratégiques
Le montant exact dépend :
- du contrat,
- de la convention collective,
- du poste occupé,
- de l’étendue de l’interdiction.
4. Comment fonctionne la clause de non-concurrence ?
Pendant le contrat
Aucun effet. Le salarié reste libre de préparer son avenir tant qu’il ne concurrence pas son employeur.
Après la rupture
La clause s’applique dès la fin effective du contrat (départ immédiat ou fin de préavis).
Le salarié doit alors :
- respecter la zone géographique,
- respecter la durée,
- ne pas concurrencer,
- ne pas créer une entreprise concurrente.
L’employeur doit :
- verser l’indemnité chaque mois,
- renoncer à la clause si le contrat le permet,
- prouver la validité des restrictions.
Renonciation : L’employeur peut renoncer à la clause uniquement si le contrat ou la convention collective le prévoit, et dans les délais indiqués (souvent 15 jours après le départ).
5. Que se passe-t-il en cas de non-respect de la clause ?
Si le salarié ne respecte pas la clause :
Il risque :
- des dommages et intérêts,
- la restitution de l’indemnité perçue,
- une interdiction immédiate d’exercer l’activité litigieuse.
Si l’employeur ne paie pas l’indemnité :
La clause devient inapplicable, et le salarié est libéré de toute obligation.
Bon à savoir : Le salarié peut saisir le Conseil de prud’hommes pour demander la nullité de la clause ou un rappel d’indemnité.
FAQ
Quelles sont les 5 conditions obligatoires pour qu’une clause de non-concurrence soit valide ?
Elle doit être indispensable, limitée dans le temps, limitée dans l’espace, proportionnée et indemnisée.
Quel montant pour une clause de non-concurrence ?
Il dépend du contrat et du secteur, mais tourne souvent entre 20 % et 50 % du salaire brut.
Comment fonctionne une clause de non-concurrence ?
Elle s’applique après la rupture du contrat et interdit de concurrencer l’employeur en échange d’une indemnité.
Une clause de mobilité est-elle liée à la clause de non-concurrence ?
Non, mais les deux doivent respecter des conditions strictes pour être valables.
Quand faut-il consulter un avocat ?
Un avocat en droit du travail peut :
- vérifier la validité de la clause,
- négocier l’indemnité,
- contester la clause devant les prud’hommes,
- sécuriser une création d’entreprise après démission.
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