La plupart des licenciements ouvrent droit au chômage. Mais il existe une exception majeure : le licenciement pour faute lourde, qui peut entraîner un refus d’allocation si Pôle emploi estime que le salarié s’est volontairement privé d’emploi. Le licenciement pour faute grave, au contraire, donne droit au chômage. Dans cet article, vous découvrirez la règle exacte, ce que dit la loi, les cas où Pôle emploi refuse l’indemnisation et comment contester une décision de refus.
Table des matières
Licenciement et chômage : ce que prévoit réellement la loi
En France, le droit au chômage dépend du caractère involontaire de la perte d’emploi (articles L. 5421-1 et suivants du Code du travail).
Ainsi, sont éligibles au chômage :
- le licenciement économique,
- le licenciement pour motif personnel,
- le licenciement pour faute simple,
- le licenciement pour faute grave.
Dans tous ces cas, le salarié se trouve privé d’emploi sans l’avoir voulu.
Bon à savoir : La faute grave supprime le préavis et les indemnités, mais pas le droit au chômage.
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Le seul licenciement pouvant empêcher l’accès au chômage : la faute lourde
Le licenciement pour faute lourde constitue la seule situation dans laquelle l’accès à l’allocation chômage peut être compromis.
Pourquoi ?
Parce que la faute lourde suppose une intention de nuire à l’employeur.
Dans ce cas, Pôle emploi peut considérer que le salarié :
- s’est volontairement placé dans la situation entraînant la perte d’emploi,
- et ne remplit plus la condition d’involontarité nécessaire pour percevoir l’ARE.
Exemples de fautes lourdes reconnues
- sabotage volontaire,
- détournement d’argent,
- violences intentionnelles contre l’employeur,
- actes commis dans le but de nuire à l’entreprise.
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- tension extrême ayant conduit à un comportement violent sans volonté de nuire,
- acte isolé dans un contexte de détresse personnelle,
- absence de preuve d’une intention délibérée de sabotage.
- Le licenciement pour faute lourde (cas principal).
- Les situations de fraude, par exemple lorsqu’un salarié demande à se faire licencier pour percevoir le chômage.
- Les cas où la perte d’emploi découle d’un abandon volontaire de poste sanctionné en tant que manquement grave ET interprété comme une volonté manifeste de se priver d’activité.
- licenciement pour faute grave,
- période d’essai rompue par l’employeur,
- CDD non renouvelé,
- rupture conventionnelle,
- licenciement disciplinaire sans faute lourde,
- inaptitude reconnue par la médecine du travail.
- Demander un réexamen auprès de l’agence,
- Saisir le médiateur de Pôle emploi,
- Déposer un recours contentieux devant le tribunal administratif,
- Vous faire assister par un avocat en droit du travail.
- l’intention de nuire n’est pas établie,
- la perte d’emploi reste involontaire,
- le salarié doit donc bénéficier de l’allocation.
- votre employeur vous accuse de faute lourde,
- vous recevez un refus de Pôle emploi,
- vous souhaitez contester le licenciement,
- vous voulez sécuriser vos droits aux indemnités et au chômage.
Faute lourde = perte automatique du droit au chômage ? Pas toujours
Contrairement à une idée reçue, un licenciement pour faute lourde ne supprime pas automatiquement l’accès au chômage.
Pôle emploi examine individuellement chaque dossier.
Si la faute lourde ne démontre pas clairement que le salarié voulait perdre son emploi, l’ARE peut être accordée.
Exemples où le droit au chômage peut être maintenu
La Cour de cassation rappelle qu’une faute lourde ne signifie pas automatiquement perte du chômage :
Cass. soc., 20 mars 1991, n° 88-45.476.
Le licenciement qui ne donne pas droit au chômage existe-t-il vraiment ?
Oui, mais uniquement si Pôle emploi estime que le salarié a provoqué volontairement son licenciement.
Cela inclut :
Bon à savoir : Depuis la réforme de 2023, l’abandon de poste peut être considéré comme une démission présumée, ce qui exclut le droit au chômage.
Les erreurs fréquentes : ce qui NE supprime PAS le droit au chômage
Voici les situations où les droits au chômage sont toujours ouverts :
Ces ruptures restent involontaires.
Pour aller plus loin : Licenciement pour faute grave : quels droits au chômage ?
Comment contester un refus de Pôle emploi ?
Si Pôle emploi refuse l’indemnisation au motif d’un licenciement pour faute lourde, vous pouvez :
Un avocat peut démontrer que :
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Conclusion
Le seul licenciement qui peut priver du droit au chômage est le licenciement pour faute lourde, et seulement lorsque Pôle emploi estime que le salarié a voulu perdre volontairement son emploi. Dans la majorité des cas, même les fautes graves donnent accès à l’allocation. En cas de doute, l’accompagnement d’un avocat reste essentiel pour défendre vos droits.
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