Un salarié peut être licencié pour motif personnel ou économique. Mais lorsque la rupture n’est pas justifiée par une cause réelle et sérieuse, elle devient un licenciement abusif. Le salarié dispose alors de recours pour contester la décision devant le Conseil de prud’hommes et obtenir des indemnités parfois importantes.
Table des matières
Qu’est-ce qu’un licenciement abusif ?
Le licenciement abusif correspond à une rupture du contrat de travail décidée par l’employeur sans motif légitime ou sans respect de la procédure légale.
La notion est définie par l’article L1232-1 du Code du travail, qui impose à tout employeur de justifier d’une cause réelle et sérieuse.
Pour qu’un licenciement soit valable, il doit remplir trois conditions :
- Une cause réelle : le motif doit être exact et vérifiable (et non imaginaire ou imprécis).
- Une cause sérieuse : le comportement ou la situation reprochée doit rendre impossible le maintien du salarié dans l’entreprise.
- Une procédure régulière : convocation à un entretien préalable, notification écrite, délais respectés.
Bon à savoir : un licenciement peut être jugé abusif même si le salarié a commis une faute, si la procédure suivie par l’employeur est irrégulière (absence d’entretien préalable, lettre imprécise, etc.).
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Les motifs de licenciement abusif les plus fréquents
Certaines situations entraînent souvent une requalification en licenciement abusif par les juges. Parmi les plus courantes :
- Licenciement pour insuffisance professionnelle non prouvée ;
- Licenciement économique alors que l’entreprise ne justifie pas de difficultés réelles ;
- Licenciement discriminatoire (âge, sexe, grossesse, opinion, religion) ;
- Licenciement pour faute grave sans éléments concrets ;
- Licenciement lié à un congé maladie ou maternité, interdit par le Code du travail.
Exemple :
Une salariée licenciée deux semaines après avoir annoncé sa grossesse pourra obtenir la nullité du licenciement et des dommages-intérêts.
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- la lettre de licenciement (obligatoire et très encadrée),
- ses échanges écrits (mails, SMS, courriers),
- des témoignages ou attestations,
- tout élément montrant une absence de motif sérieux.
- la réalité du motif invoqué (preuves de la faute ou des difficultés économiques),
- le respect de la procédure (délais, entretien, notification par écrit).
- rétablir le contrat de travail,
- verser les salaires non perçus depuis le licenciement,
- et garantir le même poste ou un poste équivalent.
- Cour de cassation, 1er mars 2023 : un licenciement pour insuffisance professionnelle est jugé abusif, car l’employeur n’a fourni aucun objectif précis au salarié.
- Cour d’appel de Paris, 2024 : un licenciement pour “perte de confiance” est déclaré sans cause réelle et sérieuse, faute d’éléments objectifs.
- Un licenciement abusif est une rupture sans cause réelle et sérieuse ou mal exécutée.
- Le salarié peut contester devant le Conseil de prud’hommes dans un délai d’un an.
- Les indemnités varient selon l’ancienneté et la gravité des fautes commises par l’employeur.
- En cas de licenciement nul, la réintégration ou une indemnisation majorée sont possibles.
- L’assistance d’un avocat en droit du travail reste essentielle pour défendre efficacement ses droits.
Quels recours en cas de licenciement abusif ?
Le salarié qui estime avoir été victime d’un licenciement abusif peut saisir le Conseil de prud’hommes pour demander réparation.
Pour tout comprendre, lisez notre article ui vous explique le rôle des prud’hommes dans un licenciement
1. Délai pour agir
Le recours doit être introduit dans les 12 mois suivant la notification du licenciement (article L1471-1 du Code du travail).
2. Étapes de la procédure prud’homale
| Étape | Description |
|---|---|
| Saisine du Conseil de prud’hommes | Le salarié dépose une requête accompagnée de ses pièces (lettre de licenciement, fiches de paie, mails, etc.). |
| Phase de conciliation | Tentative amiable entre le salarié et l’employeur. Si aucun accord n’est trouvé, le dossier passe en jugement. |
| Audience de jugement | Les deux parties exposent leurs arguments devant les juges prud’homaux. |
| Décision | Le juge peut reconnaître le licenciement abusif, accorder des indemnités, voire ordonner la réintégration du salarié. |
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Quelles indemnités en cas de licenciement abusif ?
Lorsqu’un licenciement est jugé abusif, le juge prud’homal peut accorder plusieurs indemnités au salarié.
Lisez aussi : comment calculer son indemnité de licenciement ?
1. Indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse
Le montant est fixé selon le barème Macron (article L1235-3 du Code du travail) :
| Ancienneté du salarié | Indemnité minimale | Indemnité maximale |
|---|---|---|
| 1 an | 1 mois de salaire brut | 2 mois |
| 3 ans | 3 mois | 6 mois |
| 10 ans | 3 mois | 10 mois |
| 20 ans | 3 mois | 20 mois |
Ces montants peuvent être dépassés si le licenciement est nul (discrimination, harcèlement, atteinte à un droit fondamental).
2. Indemnité compensatrice de préavis
Si le salarié n’a pas pu effectuer son préavis, l’employeur doit lui verser une indemnité équivalente au salaire qu’il aurait perçu.
3. Indemnité compensatrice de congés payés
Le salarié licencié a droit au paiement des congés non pris à la date de rupture du contrat.
4. Dommages et intérêts pour préjudice moral
Le juge peut ajouter une indemnisation pour le stress, la stigmatisation ou la détérioration de la réputation du salarié.
Comment prouver un licenciement abusif ?
La charge de la preuve repose sur l’employeur.
L’article L1235-1 du Code du travail prévoit que “le juge forme sa conviction au vu des éléments fournis par les deux parties”.
Le salarié doit apporter :
L’employeur doit prouver :
Bon à savoir : si l’employeur ne parvient pas à prouver le bien-fondé du licenciement, le juge le considérera automatiquement comme abusif.
Peut-on être réintégré après un licenciement abusif ?
Oui. Si le salarié le souhaite, le juge peut ordonner la réintégration dans l’entreprise, notamment lorsque le licenciement est nul (discriminatoire, violation d’un droit fondamental).
Dans ce cas, l’employeur doit :
Toutefois, dans la majorité des cas, les salariés préfèrent obtenir une indemnisation plutôt qu’une réintégration.
Licenciement abusif ou licenciement irrégulier ?
Il ne faut pas confondre les deux.
| Type de licenciement | Définition | Conséquence |
|---|---|---|
| Licenciement irrégulier | La procédure n’a pas été respectée, mais le motif est réel et sérieux. | Indemnité de procédure (1 mois max). |
| Licenciement abusif | Le motif n’est pas fondé ou injustifié. | Indemnités prud’homales plus élevées. |
Exemple :
Un employeur qui oublie de convoquer le salarié à un entretien préalable commet une irrégularité.
Mais s’il licencie un salarié pour “perte de confiance” sans preuve, le licenciement devient abusif.
Exemples récents de décisions
Ces jurisprudences rappellent que la preuve est au cœur des litiges liés au licenciement abusif.
Merci pour toutes ces réponses..très intéressantes ..auriez vous un avocat que je puisse contacter sur la région Niçoise ..je suis actuellement en procédure disciplinaire pour de faux faits que j’ai pu prouvé..ça fait 9 jours que j’ai été écarté de l’entreprise sans salaire et le sentiment d’être mis de côté comme un être différent.
Bonjour,
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