Choisir entre SARL ou SAS est l’une des premières décisions importantes lors de la création d’une société.
Ces deux statuts offrent une responsabilité limitée et une structure juridique solide, mais ils diffèrent dans leur souplesse, leur fiscalité et leur mode de gouvernance.
Faut-il privilégier la flexibilité de la SAS ou la sécurité de la SARL ? Cet article vous aide à comprendre les différences essentielles pour faire un choix éclairé et adapté à votre projet.
Table des matières
1. SARL ou SAS : une responsabilité limitée, mais une gestion différente
La SARL (Société à responsabilité limitée) et la SAS (Société par actions simplifiée) partagent un point commun essentiel : la responsabilité limitée des associés.
Cela signifie que chacun ne risque que le montant de son apport au capital. En cas de dettes, le patrimoine personnel des associés reste protégé.
Pour plus d’informations sur le dépôt de bilan, vous pouvez lire notre article: Les 7 pièges à éviter lors d’un dépôt de bilan.
Cependant, ces deux statuts diffèrent dans leur mode de gestion.
- Dans une SARL, la loi encadre strictement le fonctionnement : nomination d’un ou plusieurs gérants, règles précises pour les assemblées générales et la répartition des bénéfices.
- Dans une SAS, les associés disposent d’une grande liberté pour définir leurs règles internes dans les statuts. Le président de la SAS représente la société, mais les associés peuvent créer un directoire, un conseil de direction ou d’autres organes à leur convenance.
En pratique, la SARL convient mieux aux projets familiaux ou aux petites structures, tandis que la SAS séduit les entrepreneurs souhaitant de la flexibilité et un fonctionnement proche des sociétés commerciales modernes.
A LIRE : Pour tout comprendre du régime en SASU, lisez notre article dédié.
Bon à savoir : La SAS est souvent privilégiée par les start-ups et investisseurs car elle facilite l’entrée de nouveaux associés et l’émission d’actions.
À l’inverse, la SARL offre une structure plus stable et rassurante pour les couples ou familles qui montent un projet commun.
Découvrez nos avocats experts en droit des entreprises
2. Le capital social : liberté totale en SAS, encadrement en SARL
Autre différence importante entre SARL et SAS : le capital social.
Les deux statuts permettent de créer une société avec un capital d’1 euro symbolique, mais la gestion du capital n’est pas la même.
Dans une SARL, le capital est divisé en parts sociales. Les cessions de parts sont strictement encadrées : elles nécessitent souvent l’accord des autres associés.
Ce mécanisme protège la stabilité du groupe, mais rend plus difficile l’arrivée de nouveaux investisseurs.
Dans une SAS, le capital est divisé en actions, beaucoup plus simples à céder.
Les associés peuvent donc ouvrir le capital à de nouveaux partenaires sans formalités complexes.
De plus, la SAS permet d’émettre différents types d’actions (ordinaires, de préférence, sans droit de vote, etc.), ce qui facilite la répartition du pouvoir entre investisseurs, fondateurs et collaborateurs.
Exemple concret : Vous montez un projet innovant avec deux amis, mais vous prévoyez de faire entrer un investisseur plus tard ?
La SAS est plus adaptée : vous pourrez lui céder des actions facilement, sans repasser devant un notaire ni bloquer la décision.
A LIRE : Vous prévoyez une levée de fonds ? Découvrez pourquoi et comment sécuriser votre projet avec l’aide d’un avocat.
Besoin d'un avocat pour votre entreprise ?
- SARL : elle peut opter pour l’impôt sur le revenu (IR) pendant les cinq premières années si elle est détenue à plus de 50 % par une famille (SARL de famille).
- SAS : elle peut aussi choisir l’IR pendant cinq ans, mais cette option est réservée aux sociétés jeunes et à taille humaine.
- Les dividendes versés au gérant majoritaire de SARL sont soumis à des cotisations sociales.
- Les dividendes du président de SAS ne le sont pas (seulement à la flat tax de 30 %).
- rédaction des statuts,
- dépôt du capital social,
- publication dans un journal d’annonces légales,
- enregistrement au greffe.
- Souhaitez-vous un cadre simple et sécurisé ? → Optez pour la SARL.
- Prévoyez-vous de faire entrer des investisseurs ? → La SAS est plus adaptée.
- Votre priorité est-elle la protection sociale ? → Avantage à la SAS.
- Cherchez-vous à limiter les charges ? → La SARL est plus économique.
- Vous entreprenez en couple ou en famille ? → La SARL offre plus de stabilité.
3. Le régime social du dirigeant : sécurité ou souplesse ?
Le choix entre SARL ou SAS influence directement la protection sociale du dirigeant.
Dans une SARL
Le gérant majoritaire (qui détient plus de 50 % des parts) dépend du régime des travailleurs indépendants (TNS).
Il cotise moins, ce qui réduit les charges de la société, mais il bénéficie d’une protection sociale plus limitée, notamment en cas d’arrêt maladie.
En revanche, le gérant minoritaire ou égalitaire est assimilé salarié, comme le président de SAS.
Dans une SAS
Le président de SAS relève du régime général de la sécurité sociale, comme un salarié classique (hors assurance chômage).
Il bénéficie d’une couverture sociale complète (maladie, retraite, maternité, invalidité), mais les cotisations sont plus élevées que pour un gérant TNS.
Ainsi, la SAS coûte plus cher, mais elle offre une meilleure protection personnelle.
Bon à savoir : Un gérant de SARL économise environ 40 % de charges sociales par rapport à un président de SAS, mais il cotise moins pour sa retraite.
Il faut donc évaluer le coût global de la protection sociale en fonction de ses priorités (sécurité vs rentabilité).
4. La fiscalité : un point clé dans le choix entre SARL et SAS
Les deux formes sociales sont soumises, par défaut, à l’impôt sur les sociétés (IS).
Mais des options existent.
Autres différences fiscales
En pratique, la SAS est souvent plus avantageuse pour verser des dividendes importants, tandis que la SARL reste plus économique en rémunération mensuelle.
Exemple pratique : Un entrepreneur qui prévoit de se verser peu de salaire mais beaucoup de dividendes aura tout intérêt à choisir la SAS.
Inversement, celui qui privilégie un revenu stable chaque mois préfèrera la SARL.
5. Transmission et cession : la SAS plus fluide
La SAS offre une souplesse exceptionnelle pour faire entrer de nouveaux associés ou transmettre des parts.
Les actions se cèdent librement, sauf clause contraire dans les statuts.
Cela facilite la croissance et la transmission d’entreprise.
La SARL, au contraire, protège les associés : la cession de parts nécessite l’accord de la majorité (souvent 50 % au moins).
Cette rigidité rassure dans un cadre familial, mais elle freine l’évolution de la société.
Bon à savoir : La SAS séduit les investisseurs, car elle permet d’adapter rapidement la répartition du capital.
Les levées de fonds et entrées de business angels y sont beaucoup plus simples qu’en SARL.
6. Coût et formalités de création : un budget comparable
Créer une SARL ou une SAS coûte sensiblement le même prix.
Les démarches s’effectuent désormais en ligne sur le guichet unique (formalites.entreprises.gouv.fr).
Les principales étapes sont identiques :
Le coût global varie entre 300 et 500 euros, selon le recours à un avocat ou à un expert-comptable.
Seule la rédaction des statuts peut être plus complexe en SAS, car elle laisse plus de liberté.
7. Choisir entre SARL ou SAS : les critères à retenir
Avant de trancher entre SARL ou SAS, posez-vous les bonnes questions :
En résumé
| Critère | SARL | SAS |
|---|---|---|
| Souplesse de fonctionnement | Encadrée par la loi | Très flexible |
| Régime du dirigeant | Indépendant (TNS) | Assimilé salarié |
| Fiscalité des dividendes | Cotisations sociales | Flat tax 30 % |
| Transmission des parts | Encadrée | Libre |
| Accueil d’investisseurs | Complexe | Facile |
8. Se faire accompagner pour bien choisir
Le choix entre SARL ou SAS dépend de votre situation personnelle, de votre projet et de vos objectifs à moyen terme.
Les deux statuts offrent des atouts réels, mais une mauvaise anticipation peut coûter cher : charges mal estimées, blocages entre associés, ou fiscalité défavorable.
Avant de créer votre société, il est donc fortement conseillé de consulter un avocat en droit des affaires.
Ce professionnel vous aidera à rédiger des statuts équilibrés, à anticiper la répartition du capital, et à sécuriser votre projet.
Besoin d’un accompagnement pour choisir votre statut ?
Prenez rendez-vous avec un avocat en droit des affaires dès aujourd’hui sur Trouvervotreavocat.com.
Donnez votre avis sur cet article