👉 Lors d’un héritage ou d’un achat à plusieurs, il n’est pas rare de se retrouver en indivision. Mais lorsque les désaccords s’installent, cette situation peut vite devenir un frein : impossibilité de vendre, tensions entre héritiers, charges qui s’accumulent… La loi prévoit plusieurs solutions pour sortir d’une indivision : vente amiable, rachat de parts, partage judiciaire ou encore attribution préférentielle. Découvrez dans cet article complet comment sortir d’une indivision, quelles sont les démarches possibles, leurs conséquences fiscales, et pourquoi l’aide d’un avocat peut être déterminante.
Table des matières
Qu’est-ce que l’indivision et pourquoi elle pose problème ?
L’indivision est définie par l’article 815 du Code civil : « Nul ne peut être contraint à demeurer dans l’indivision et le partage peut toujours être provoqué ».
Concrètement, l’indivision survient lorsqu’un bien (maison, terrain, compte bancaire, meubles…) appartient à plusieurs personnes, sans division matérielle de leurs droits. Chaque indivisaire détient une quote-part abstraite, mais aucun ne peut disposer seul du bien.
Les situations les plus fréquentes d’indivision :
- Succession : des héritiers reçoivent ensemble un bien immobilier.
- Achat en couple : concubins ou partenaires de PACS achètent sans créer de société.
- Investissement familial : plusieurs membres achètent un terrain ou un logement.
Problème : toute décision importante (vente, hypothèque, travaux lourds) exige l’accord unanime des indivisaires. En cas de désaccord, la gestion devient difficile, voire bloquée. C’est dans ce contexte qu’apparaît la question : comment sortir d’une indivision ?
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Comment sortir d’une indivision à l’amiable ?
La voie amiable est toujours privilégiée par les tribunaux. Elle repose sur la négociation et l’accord entre indivisaires.
1. La vente amiable du bien
Tous les indivisaires peuvent décider de vendre le bien et de partager le prix selon les quotes-parts de chacun.
👉 Exemple : trois frères héritent d’une maison. En vendant, ils récupèrent chacun un tiers du prix, déduction faite des frais.
2. Le rachat de parts indivises
Si certains veulent conserver le bien, ils peuvent racheter la quote-part des autres. Cette solution évite la vente et permet de garder un bien de famille.
Bon à savoir : le rachat de parts est soumis aux droits d’enregistrement (5,81 % en moyenne). Toutefois, entre héritiers directs, une fiscalité allégée peut s’appliquer.
3. L’attribution préférentielle
Prévue par le Code civil, elle permet à un indivisaire de demander au juge (ou de négocier avec les autres) la propriété exclusive du bien, s’il y a un intérêt particulier (ex. : logement familial, outil de travail, exploitation agricole).
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- de vendre le bien,
- d’effectuer des travaux,
- ou de signer un mandat de gestion.
- Frais de notaire : environ 2,5 % de la valeur du bien, obligatoires pour un partage.
- Droits de partage : taxe de 1,8 % sur l’actif net partagé.
- Plus-value immobilière : si le bien est vendu, la plus-value est imposée, sauf exonération (résidence principale, durée de détention).
- analyser votre situation et identifier la meilleure stratégie (vente, rachat, partage),
- engager une négociation avec les autres indivisaires pour éviter un procès,
- rédiger un protocole d’accord sécurisant vos droits,
- vous représenter devant le juge en cas de procédure contentieuse,
- anticiper l’impact fiscal et éviter des erreurs coûteuses.
- Indivision successorale ou familiale : lorsqu’il s’agit d’un partage après un décès ou à la suite d’un divorce, il est conseillé de faire appel à un avocat en droit de la famille. Il connaît parfaitement les règles liées aux successions, à l’autorité parentale et aux partages entre héritiers.
- Indivision liée à un bien immobilier : lorsque plusieurs personnes ont acheté un bien en commun (concubins, amis, investisseurs), c’est plutôt un avocat en droit immobilier qui sera compétent. Il pourra vous assister dans les procédures de partage, de vente forcée ou de rachat de parts.
- l’accord amiable (vente, rachat, attribution préférentielle),
- le partage judiciaire (vente forcée, licitation),
- ou le recours à un avocat pour débloquer les situations conflictuelles.
Comment sortir d’une indivision par voie judiciaire ?
Quand aucun accord n’est trouvé, l’un des indivisaires peut saisir le tribunal judiciaire pour demander le partage.
1. La licitation (vente judiciaire)
Le juge peut ordonner la vente aux enchères du bien indivis. Chaque indivisaire récupère alors sa part du prix.
👉 Inconvénient : le prix de vente est souvent inférieur au marché, car la mise aux enchères attire moins d’acheteurs.
2. Le partage judiciaire
Le juge peut ordonner le partage en nature (si possible). Exemple : un terrain est divisé en plusieurs lots attribués à chaque indivisaire.
👉 Si le partage matériel n’est pas équitable, le juge impose une soulte : une compensation financière entre indivisaires.
Bon à savoir : la procédure judiciaire peut être longue (parfois plusieurs années) et coûteuse (avocat obligatoire, expertises, frais de justice).
Comment sortir d’une indivision bloquée par un indivisaire ?
Il arrive qu’un seul indivisaire refuse toute solution. La loi a prévu des mécanismes pour sortir de ce blocage.
La règle des 2/3
Depuis la loi du 23 juin 2006, les indivisaires représentant au moins deux tiers des droits indivis peuvent décider :
Le notaire notifie alors la décision au(x) récalcitrant(s), qui disposent de 3 mois pour contester devant le juge.
La procédure d’abus de droit
Si un indivisaire refuse systématiquement toute solution sans motif légitime, le juge peut constater un abus de droit et autoriser le partage malgré son opposition.
Bon à savoir : un indivisaire qui bloque la vente peut être condamné à indemniser les autres pour le préjudice causé (charges impayées, perte de valeur du bien).
Sortir d’une indivision : quelles conséquences fiscales et financières ?
La sortie d’indivision entraîne des frais et des impôts qu’il faut anticiper.
👉 Exemple : trois héritiers vendent une maison estimée à 300 000 €. Après déduction des frais et impôts, chacun perçoit environ 90 000 €.
Quels recours si je veux sortir d’une indivision mais pas les autres ?
Un indivisaire peut vendre seule sa quote-part à un tiers, sans l’accord des autres. Cependant, les coindivisaires disposent d’un droit de préemption : ils sont prioritaires pour racheter cette part.
Cette possibilité permet de débloquer une situation, mais elle est rarement utilisée car les acquéreurs extérieurs rechignent à entrer dans une indivision conflictuelle.
Comment un avocat peut vous aider à sortir d’une indivision ?
Un avocat en droit patrimonial ou en droit de la famille est un allié précieux.
Il peut :
Bon à savoir : les honoraires d’avocat peuvent parfois être partagés entre indivisaires, notamment lorsque tous souhaitent sortir de l’indivision rapidement.
Quel avocat contacter pour sortir d’une indivision ?
Le choix de l’avocat dépend du contexte :
👉 Dans certains cas complexes, surtout quand un bien immobilier est issu d’une succession, les deux compétences peuvent être utiles. Certains avocats pratiquent à la fois le droit de la famille et le droit immobilier, ce qui permet d’avoir une vision complète du dossier.
Bon à savoir : la présence d’un avocat est fortement recommandée si l’indivision entraîne des tensions entre les co-indivisaires. Il pourra sécuriser vos démarches, négocier un accord amiable et, si nécessaire, défendre vos intérêts devant le juge.
Conclusion : sortir d’une indivision, une étape clé pour débloquer la situation
La question « comment sortir d’une indivision » concerne de nombreuses familles et entrepreneurs. Plusieurs solutions existent :
Retenez la règle d’or : nul n’est tenu de rester dans l’indivision. Plus vous agissez tôt, plus vous limitez les coûts, les tensions et les délais.
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