👉 Le motif de refus du droit de visite d’un grand-parent est une question sensible qui touche de nombreuses familles. En principe, le Code civil prévoit que tout enfant a le droit de maintenir des relations personnelles avec ses ascendants. Cependant, les juges peuvent refuser ou limiter ce droit si cela va à l’encontre de l’intérêt de l’enfant. Les principaux motifs admis sont le danger physique ou moral, le désintérêt manifeste, ou encore les conflits familiaux graves qui nuisent à l’équilibre de l’enfant.
Cet article vous explique les fondements juridiques, les situations dans lesquelles un refus est possible, le rôle du juge aux affaires familiales et les recours envisageables.
Table des matières
Le cadre légal : un droit de l’enfant, pas des grands-parents
La loi française, à travers l’article 371-4 du Code civil, dispose que « l’enfant a le droit d’entretenir des relations personnelles avec ses ascendants ». Cela signifie que le droit de visite et d’hébergement accordé aux grands-parents est avant tout un droit au bénéfice de l’enfant, et non un privilège pour les grands-parents.
En pratique, un juge peut accorder ce droit même contre la volonté des parents. Mais ce droit n’est pas automatique : il est conditionné à l’intérêt supérieur de l’enfant. Si les parents s’y opposent, ils doivent démontrer que l’exercice de ce droit porte atteinte à la sécurité, à la santé ou au développement psychologique de l’enfant.
Bon à savoir : Le juge aux affaires familiales (JAF) reste la seule autorité compétente pour trancher un litige relatif au droit de visite des grands-parents.
Découvrez nos avocats experts en droit de la famille
Motif de refus du droit de visite d’un grand-parent en cas de danger avéré
Le danger pour l’enfant constitue le motif le plus évident de refus du droit de visite d’un grand-parent. Si la relation avec le grand-parent risque de mettre en péril l’intégrité physique, morale ou psychologique de l’enfant, le juge peut décider de refuser tout contact.
Exemples de situations où le danger est reconnu :
- antécédents de violences ou de maltraitances,
- comportements agressifs ou menaçants,
- addiction à l’alcool ou aux stupéfiants,
- environnement insalubre ou inadapté pour accueillir un enfant.
Les parents doivent fournir des preuves concrètes : certificats médicaux, plaintes, témoignages ou signalements auprès de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Le juge apprécie la gravité du danger et peut décider de limiter, d’encadrer ou de supprimer totalement les droits de visite.
Bon à savoir : Lorsqu’il existe un risque mais qu’un lien reste envisageable, le juge peut imposer des visites médiatisées en présence d’un tiers qualifié dans un espace de rencontre.
Besoin d'un avocat en droit de la famille ?
- absence de contact depuis plusieurs années,
- absence de participation aux événements importants (anniversaires, fêtes scolaires),
- manque total d’attention aux besoins de l’enfant.
- critiques constantes d’un parent devant l’enfant,
- tentatives d’éloigner l’enfant de ses parents (aliénation parentale),
- instrumentalisation de l’enfant dans des conflits familiaux.
- L’intérêt supérieur de l’enfant,
- La qualité de la relation passée entre l’enfant et le grand-parent,
- Les risques éventuels liés aux visites,
- La capacité du grand-parent à respecter l’autorité parentale.
- dépôt d’une requête au tribunal,
- audience devant le JAF,
- présentation de témoignages ou de preuves d’implication.
- Cass. civ. 1re, 14 janv. 2016 : refus du droit de visite validé en raison de violences verbales graves du grand-père.
- CA Lyon, 2018 : droit de visite accordé malgré le conflit entre belle-fille et beaux-parents, car l’enfant entretenait une relation affective forte avec ses grands-parents.
- TGI Paris, 2021 : droit de visite refusé à une grand-mère qui n’avait jamais cherché à voir ses petits-enfants depuis leur naissance.
Motif de refus du droit de visite d’un grand-parent pour désintérêt manifeste
Un autre motif de refus du droit de visite d’un grand-parent est le désintérêt prolongé. Si un grand-parent n’a jamais cherché à entretenir de lien ou s’est volontairement désengagé, le juge peut considérer que la demande de droit de visite est artificielle et non bénéfique pour l’enfant.
Exemples :
Dans ce cas, la décision vise à protéger l’enfant d’un lien soudain et imposé, qui pourrait générer de la confusion ou de l’instabilité affective.
Bon à savoir : Le désintérêt ne s’apprécie pas seulement sur la fréquence des visites, mais aussi sur la qualité des échanges (appels, messages, cadeaux, implication dans la vie quotidienne).
Motif de refus du droit de visite d’un grand-parent en cas de conflits familiaux graves
Les conflits familiaux sont fréquents lors des séparations ou divorces. Mais un simple désaccord entre parents et grands-parents ne suffit pas à justifier un refus. En revanche, lorsque ces tensions entraînent une pression psychologique pour l’enfant, elles peuvent constituer un motif de refus du droit de visite d’un grand-parent.
Exemples :
Le juge veille à éviter que l’enfant ne devienne l’objet d’un conflit. Dans ces cas, il peut limiter le droit de visite (quelques heures par mois en présence d’un tiers) ou, dans les situations les plus extrêmes, le refuser totalement.
Bon à savoir : Le juge peut ordonner une médiation familiale avant de trancher, afin de tenter de rétablir le dialogue entre les parents et les grands-parents.
Comment le juge apprécie-t-il les motifs de refus ?
Lorsqu’un parent invoque un motif de refus du droit de visite d’un grand-parent, le juge aux affaires familiales évalue plusieurs critères :
Le juge peut ordonner une enquête sociale, une expertise psychologique, et même entendre l’enfant s’il est en âge de s’exprimer (généralement à partir de 7-8 ans).
Recours des grands-parents face à un refus
Lorsqu’un parent oppose un motif de refus du droit de visite d’un grand-parent, les grands-parents peuvent saisir directement le tribunal judiciaire. Ils devront prouver leur attachement à l’enfant et démontrer que la relation est bénéfique.
Procédure type :
Pour savoir comment écrire à un juge des affaires familiales, lisez notre guide.
En cas de décision défavorable, les grands-parents peuvent interjeter appel.
Bon à savoir : Les grands-parents peuvent se faire assister d’un avocat en droit de la famille pour constituer un dossier solide et maximiser leurs chances d’obtenir un droit de visite.
Conséquences d’un refus abusif des parents
Lorsqu’un parent refuse systématiquement les visites sans motif valable, il peut être sanctionné. Le juge peut le contraindre à respecter les décisions de justice. En cas de persistance, le parent risque des sanctions pénales pour non-représentation d’enfant (article 227-5 du Code pénal), passibles d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende.
Exemples concrets de décisions de justice
Ces exemples montrent que chaque affaire est unique et que le juge prend sa décision au cas par cas.
Conclusion : l’intérêt de l’enfant avant tout
Le motif de refus du droit de visite d’un grand-parent doit toujours être justifié par l’intérêt de l’enfant. Danger, désintérêt ou conflits destructeurs sont recevables. Les simples rancunes ou désaccords familiaux ne suffisent pas.
👉 Vous êtes parent ou grand-parent et vous faites face à ce type de litige ? Nos avocats en droit de la famille peuvent vous accompagner pour défendre vos droits et protéger l’intérêt de l’enfant.
Je suis grand mère. J’adore mes petits enfants. Je n’ai jamais critiqué ni rien, je téléphone, je fais des cadeaux, mais on ne m’invite pas aux anniversaires. Je passe mes dimanches seule, j’en crève.
J’invite, ils ont toujours autre chose à faire. Je sais que ce n’est pas pareil avec l’autre grand mère (maternelle) qui est toujours présente. Comment ne pas souffrir ?
Bonjour,
Votre message est très touchant. Nous comprenons combien cette situation peut être douloureuse pour un grand-parent. Lorsque le lien avec ses petits-enfants est rompu ou fragilisé, la loi prévoit la possibilité pour un grand-parent de demander un droit de visite ou d’hébergement auprès du juge aux affaires familiales.
Un avocat en droit de la famille pourra vous accompagner dans cette démarche, vérifier si les conditions sont réunies et tenter une médiation avant toute procédure. Vous pouvez trouver un avocat près de chez vous via notre plateforme : Trouver un avocat
.
Et si vous avez simplement besoin d’écoute ou de soutien moral, des associations comme “SOS Amitié” (09 72 39 40 50) ou “Petits Frères des Pauvres” offrent une oreille bienveillante et de véritables échanges humains.
Courage à vous,
L’équipe Trouvervotreavocat