En cas de garde alternée, beaucoup de parents pensent qu’aucune pension alimentaire n’est due. C’est faux : tout dépend des revenus des parents, du temps de résidence de l’enfant et des frais réellement engagés. Cet article explique quand une pension reste due, comment le juge aux affaires familiales la calcule, et quelles démarches effectuer avec l’aide d’un avocat spécialisé.
Table des matières
1. Garde alternée : que dit la loi ?
La garde alternée, appelée juridiquement résidence alternée, est prévue par l’article 373-2-9 du Code civil.
Elle suppose que l’enfant réside en alternance au domicile de chacun de ses parents, selon un rythme défini par accord ou par décision du juge (une semaine sur deux, 3/4 jours, etc.).
Pour être mise en place, elle exige :
- une proximité géographique suffisante entre les domiciles ;
- une entente minimale entre les parents ;
- la prise en compte de l’intérêt supérieur de l’enfant, qui reste la priorité du juge.
Bon à savoir : Le juge peut refuser la garde alternée si elle compromet la stabilité de l’enfant (école, sommeil, santé, etc.), même si les deux parents la demandent.
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2. Pension alimentaire : un principe d’équité
La pension alimentaire découle de l’article 371-2 du Code civil, qui impose à chaque parent de contribuer à l’entretien et à l’éducation de l’enfant à proportion de ses ressources.
En pratique, même avec une garde alternée, il peut exister une disparité de revenus entre les parents.
Celui qui dispose de revenus plus élevés peut être tenu de verser une pension à l’autre pour rétablir un équilibre dans les conditions de vie de l’enfant.
Exemple :
- Parent A gagne 3 000 € par mois, parent B 1 200 €.
- L’enfant vit une semaine sur deux chez chacun.
Le juge peut fixer une pension de 200 à 300 € par mois pour maintenir une égalité de niveau de vie.
Bon à savoir : Le versement de la pension ne dépend pas seulement du temps passé avec l’enfant, mais aussi de la capacité financière réelle de chaque parent.
A Lire aussi : Quelle pension alimentaire en cas de garde alternée ?
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- les revenus nets et charges (loyer, crédits, frais médicaux…) de chaque parent ;
- le nombre d’enfants à charge ;
- les frais spécifiques (scolarité privée, activités sportives, santé, logement) ;
- les allocations perçues (APL, prestations familiales, etc.).
- Perte d’emploi ou baisse d’activité ;
- Reprise d’un emploi à plein temps ;
- Naissance d’un nouvel enfant ;
- Déménagement ou hausse du coût de la vie.
- aide à chiffrer le montant de la pension selon les revenus réels ;
- sécurise les accords de garde dans une convention légale ;
- représente le parent devant le JAF ;
- conseille sur les recours (appel ou révision).
- Saisie directe sur salaire via le greffe du tribunal judiciaire ;
- Recouvrement par la CAF grâce à l’Agence de recouvrement des impayés de pensions alimentaires (ARIPA) ;
- Plainte pénale si le parent s’obstine à ne pas payer.
- si les revenus des deux parents deviennent strictement équivalents ;
- si l’enfant devient majeur et autonome (salarié ou étudiant boursier) ;
- ou si le parent créancier renonce expressément à la pension dans une convention homologuée.
3. Comment le juge fixe le montant ?
Le juge aux affaires familiales (JAF) s’appuie sur :
Le ministère de la Justice publie une grille indicative, mais le juge reste libre de fixer un montant adapté à la situation.
Exemple concret :
Selon la grille 2025, pour un revenu de 2 500 €/mois et un enfant en garde alternée, la contribution moyenne se situe entre 60 et 120 €.
Bon à savoir : Les parents peuvent eux-mêmes déterminer le montant de la pension dans une convention homologuée par le juge ou signée devant un notaire.
4. Et si les revenus changent ?
La pension alimentaire n’est pas figée.
Si l’un des parents subit une baisse ou hausse de revenus significative, il peut demander une révision au JAF.
Cas typiques :
La révision doit être demandée par requête au tribunal judiciaire du domicile du parent bénéficiaire, accompagnée de justificatifs récents (fiches de paie, impôts, factures…).
Bon à savoir : Il est possible de saisir le juge en ligne sur le portail justice.fr ou de faire appel à un avocat en droit de la famille pour préparer la demande.
5. Le rôle de l’avocat dans les litiges
L’avocat est indispensable dès que les parents ne parviennent pas à s’entendre.
Il :
Bon à savoir : Les honoraires peuvent être pris en charge partiellement par l’aide juridictionnelle si vos ressources sont modestes.
6. En cas de non-paiement : quels recours ?
Si la pension n’est pas versée pendant plus de deux mois, il s’agit d’un délit d’abandon de famille (article 227-3 du Code pénal), puni de 2 ans de prison et 15 000 € d’amende.
Plusieurs solutions existent :
Bon à savoir : La CAF peut avancer jusqu’à 186 € par mois (allocation de soutien familial) avant de récupérer la somme auprès du parent débiteur.
7. Peut-on supprimer la pension alimentaire ?
Oui, dans certains cas :
Mais attention : seule une décision du juge peut valider la suppression définitive.
Conclusion
La garde alternée ne supprime pas automatiquement la pension alimentaire.
Le juge évalue chaque situation pour préserver l’intérêt de l’enfant et l’équité entre les parents.
Faire appel à un avocat en droit de la famille permet d’obtenir un calcul juste et sécurisé de la contribution, d’éviter les litiges et de faciliter une relation parentale apaisée.
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