En Moselle, un parent d’élève a été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour avoir menacé de mort un professeur de lycée. Cette affaire rappelle que le personnel éducatif est protégé par un statut spécifique : en droit, menacer un enseignant revient à s’en prendre à un agent public. Quelles sont les peines encourues ? Quelles protections sont prévues par la loi ? Et à quoi s’expose-t-on si on franchit la ligne rouge ? On vous explique.
Table des matières
Menacer un enseignant : un délit aggravé par leur statut d’agent public
En droit pénal, le fait de menacer quelqu’un constitue une infraction en soi. Mais lorsque la menace vise un agent public dans l’exercice de ses fonctions, les sanctions sont alourdies.
Un enseignant est un agent de la fonction publique (titulaire ou contractuel) lorsqu’il exerce dans un établissement public (école, collège, lycée).
Cela signifie que :
- le droit prévoit une protection spécifique pour les enseignants,
- et que les violences, menaces ou outrages envers eux sont systématiquement plus lourdement punis.
Article 433-3 du Code pénal : les menaces contre un agent public sont punies de 5 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende lorsqu’elles sont matérialisées par un écrit, une image ou tout autre support.
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Menacer un enseignant : quelles sont les peines concrètes encourues ?
La peine varie selon la nature de la menace et la situation de la victime.
Si la menace est verbale et non conditionnée
Exemple : un parent crie « je vais vous faire la peau » à un professeur lors d’un échange tendu.
Sanction possible : jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et 7 500 € d’amende.
Si la menace est réitérée, écrite, ou conditionnée
Exemple : « si mon fils a encore un 2, je vous plante »
Sanction : jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 € d’amende.
Si la menace est accompagnée d’un élément matériel ou d’un début d’exécution
Exemple : présence d’un couteau ou message écrit
Sanction : jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 € d’amende, comme dans le cas d’un délit d’intimidation aggravée.
Bon à savoir : les menaces à caractère raciste, sexiste ou homophobe sont également considérées comme des circonstances aggravantes.
Besoin d'un avocat rapidement ?
- d’une condamnation avec sursis (comme en Moselle),
- d’un travail d’intérêt général (TIG),
- ou d’une amende avec inscription au casier judiciaire.
- Une enquête est ouverte par la police ou la gendarmerie ;
- Le rectorat peut porter plainte au nom de l’enseignant si celui-ci ne le fait pas lui-même ;
- Le procureur décide des suites : comparution immédiate, convocation devant le tribunal correctionnel, ou composition pénale.
- contester les éléments de preuve,
- rappeler que la menace doit être réelle et crédible,
- faire valoir un contexte conflictuel ou émotionnel (séparation, burn-out…).
- Signalez immédiatement les faits à votre direction ;
- Conservez toute preuve : mails, SMS, enregistrement audio (attention à la légalité), témoins…
- Déposez plainte au commissariat ou via le procureur de la République ;
- Demandez à votre établissement de vous accompagner dans les démarches (avocat, protection fonctionnelle, médiation…).
- contester l’intention de nuire,
- éviter une inscription au casier judiciaire,
- négocier une composition pénale plus clémente,
- protéger vos droits et éviter les erreurs de procédure.
- Menacer un enseignant est un délit puni plus sévèrement que les menaces ordinaires.
- Le statut d’agent public implique une protection renforcée.
- Même une menace verbale, lancée à chaud, peut suffire pour être condamné.
- En cas d’accusation ou de poursuite, il est indispensable de vous faire accompagner par un avocat spécialisé.
Peut-on s’en sortir avec un simple avertissement ?
Pas vraiment. En matière de menace envers un agent public, le parquet poursuit quasi systématiquement.
Le tribunal peut décider :
Même sans prison ferme, une condamnation peut avoir des conséquences graves : retrait du droit de garde, refus de naturalisation, interdiction d’entrer dans un établissement scolaire…
La victime est un professeur : que fait la justice ?
Dès que l’école signale les faits :
Le juge prend en compte le contexte scolaire, l’attitude de la personne poursuivie, et les éventuels troubles psychologiques ou familiaux.
Parents d’élèves : vous n’avez pas tous les droits
Certains parents pensent pouvoir exiger une note, réprimander un prof, voire le menacer s’ils estiment que leur enfant est mal traité. C’est faux.
L’enseignant, en tant qu’agent public, est protégé dans sa mission. Il n’a aucune obligation de se justifier auprès d’un parent d’élève sur une évaluation ou une décision pédagogique.
En cas de désaccord, le bon réflexe est de demander un rendez-vous dans le calme, ou de saisir le chef d’établissement, le médiateur académique, voire l’inspection académique.
Que faire si vous êtes accusé de menaces injustement ?
Il est possible d’être poursuivi pour une menace que l’on n’a pas formulée, ou pour une parole mal interprétée. Dans ce cas :
Ne réagissez pas seul. Contactez un avocat en droit pénal dès le début de la procédure.
Un avocat pourra :
Lisez notre article : Accusé à tort ? Voici comment réagir avec nos 8 conseils !
Vous êtes victime de menaces ? Voici comment réagir
Si vous êtes enseignant, CPE, personnel administratif ou éducatif et que vous subissez des menaces :
Retrouvez tous nos conseils juridiques dans l’article : Menace de mort: les 5 conseils d’un Avocat
Quelle défense en cas de poursuites ? Pourquoi faire appel à un avocat ?
Même une menace formulée à chaud peut entraîner une condamnation durable.
Faire appel à un avocat permet de :
Vous êtes poursuivi pour des menaces envers un enseignant ? Contactez un avocat en droit pénal pour vous aider à éviter des sanctions trop lourdes.
Ce qu’il faut retenir
Vous ou un proche êtes concerné par des menaces contre un enseignant ? Ne restez pas seul. Contactez un avocat en droit pénal pour vous défendre ou faire valoir vos droits.
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