Après six années de procédure, l’affaire des viols de Mazan touche à sa fin. Husamettin D., seul accusé à avoir fait appel, renonce à se pourvoir en cassation. Sa peine de dix ans de prison pour viols aggravés devient définitive. Ce choix met fin à un dossier hors norme et illustre comment se clôt un procès pénal en France.
Table des matières
Une affaire hors du commun
L’affaire des viols de Mazan a profondément marqué la justice française. Entre 2015 et 2019, Gisèle Pelicot a été violée à de multiples reprises à son insu, dans la commune de Mazan (Vaucluse).
Les faits avaient été enregistrés par son mari, Dominique Pelicot, et diffusés dans des cercles d’hommes via Internet.
En 2024, la cour criminelle départementale du Vaucluse avait condamné 51 prévenus pour viols aggravés ou complicité de viol aggravé, sur la base de ces vidéos accablantes.
Parmi eux, Husamettin D., un quadragénaire qui affirmait avoir cru participer à un “jeu libertin”, avait écopé de neuf ans de prison.
Il était le seul à avoir exercé un appel, procédure qui permet de rejuger l’affaire dans son intégralité devant une autre juridiction.
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En appel, une peine plus lourde
Son procès en appel, tenu à Nîmes à l’automne 2025, a confirmé la gravité des faits.
Les magistrats ont visionné les vidéos de la nuit du 28 au 29 juin 2019, montrant la victime inconsciente et sans réaction.
« On y voit une femme inerte, dont l’état ne laisse aucun doute sur l’absence de consentement », a souligné la présidente.
L’accusé, qui niait les faits, a été condamné à dix ans de réclusion criminelle, soit un an de plus qu’en première instance.
Cette aggravation est classique : en appel, la cour peut prononcer une peine plus sévère, notamment si le ministère public a également interjeté appel.
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- le procès est clos,
- la peine est exécutoire,
- et la personne condamnée entre dans la phase d’exécution de la peine (incarcération ou aménagement).
- envoi d’un mandat de dépôt,
- convocation devant le juge de l’application des peines (JAP),
- et détermination des conditions d’exécution (détention, semi-liberté, bracelet, etc.).
- obtention de dommages et intérêts via la commission d’indemnisation des victimes d’infractions (CIVI),
- et suivi de l’exécution de la peine par l’intermédiaire du Service d’aide aux victimes.
- il est commis par plusieurs auteurs (viol en réunion) ;
- il est commis sur une personne vulnérable ;
- ou qu’il résulte de l’administration d’une substance altérant la conscience.
- L’affaire des viols de Mazan s’achève avec la condamnation définitive d’Husamettin D.
- La renonciation au pourvoi en cassation rend la peine de dix ans de prison exécutoire.
- La victime voit son statut confirmé et peut engager les démarches d’indemnisation.
- Cette affaire illustre la fin d’un cycle judiciaire complet, de l’enquête à l’exécution de la peine.
Comprendre la fin d’un procès pénal : appel, cassation et exécution
1. Après l’appel : le pourvoi en cassation
Lorsqu’une cour d’appel rend son arrêt, la personne condamnée peut se pourvoir en cassation dans un délai de cinq jours francs à compter du jugement.
Ce recours ne rejoue pas le procès : il ne porte que sur le droit.
La Cour de cassation vérifie uniquement si la loi a été correctement appliquée et si la procédure respecte le Code de procédure pénale.
Dans le cas présent, Husamettin D. a renoncé à se pourvoir.
Sa condamnation devient donc définitive, ce qui signifie que :
2. Qu’est-ce qu’une condamnation “définitive” ?
Une décision judiciaire devient définitive lorsque toutes les voies de recours ordinaires (appel, opposition, cassation) ont été épuisées ou abandonnées.
À ce stade, le dossier ne peut plus être contesté.
L’administration pénitentiaire et le parquet procèdent alors à l’exécution de la peine :
3. Et la victime dans tout cela ?
Une fois la condamnation devenue définitive, la victime peut faire valoir ses droits :
Pour Gisèle Pelicot, cette étape marque la fin d’un combat judiciaire long et douloureux.
Elle a dû témoigner à plusieurs reprises, affronter les regards et la médiatisation, avant de voir sa qualité de victime définitivement reconnue par la justice.
Le viol aggravé : une infraction lourdement punie
L’article 222-23 du Code pénal définit le viol comme un acte de pénétration sexuelle commis par violence, contrainte, menace ou surprise.
Il est aggravé lorsque :
Les peines encourues peuvent atteindre 20 ans de réclusion criminelle, voire davantage en cas de circonstances aggravantes multiples.
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