👉 Depuis une vingtaine d’années, les auteurs de délits et crimes sexuels trouvent en leur téléphone portable et leur ordinateur un nouveau complice qui ne garde jamais le silence. Condamnés à des peines de prison ferme ou avec sursis, d’autres peines complémentaires peuvent être prononcée : telles que l’interdiction d’exercer une activité professionnelle.
Un enseignant de 45 ans a perdu définitivement le droit d’exercer après sa condamnation pour détention massive de fichiers pédopornographiques. Jugée à Dijon en mai 2025, cette affaire rappelle qu’une interdiction d’exercer une activité professionnelle peut s’ajouter à une peine pénale. Le tribunal a prononcé un sursis probatoire, l’inscription au FIJAIS, ainsi qu’une interdiction à vie d’exercer auprès de mineurs. Quels sont les cas dans lesquels cette mesure est applicable ? Quelles professions sont concernées ? Peut-on la contester ? Voici les réponses.
Pédopornographie et travail avec des mineurs : une incompatibilité à vie
Le 17 mai 2025, le tribunal correctionnel de Dijon a jugé un professeur de collège après la découverte de plus de 140 000 fichiers pédopornographiques sur ses disques durs personnels. Bien qu’aucun passage à l’acte n’ait été identifié, la simple détention de ces contenus constitue un délit très grave.
L’enquête, déclenchée par un signalement d’Europol, a permis aux services français spécialisés de localiser et identifier le prévenu, jusqu’alors inconnu de la justice. Le tribunal l’a condamné à :
- trois ans de prison avec sursis probatoire,
- une inscription au fichier FIJAIS,
- une interdiction d’exercer une activité professionnelle à vie dans toute fonction impliquant des mineurs.
Bon à savoir : La loi réprime la possession de fichiers pédopornographiques, même sans acte concret.
Qu’est-ce qu’une interdiction d’exercer une activité professionnelle ?
L’interdiction d’exercer une activité professionnelle constitue une peine complémentaire. Le juge peut la prononcer en plus d’une peine principale pour empêcher une personne condamnée de continuer à exercer certaines fonctions jugées sensibles.
Cette interdiction concerne notamment :
- les emplois impliquant un contact avec des mineurs (enseignant, animateur, personnel soignant…),
- les fonctions d’autorité ou de confiance (magistrat, policier, agent public…),
- les professions réglementées (avocat, médecin, éducateur, etc.).
👉 Le juge statue en fonction de la nature des faits, de la profession du prévenu et du risque de récidive.
Dans quels cas le juge peut-il interdire une activité professionnelle ?
Plusieurs articles du Code pénal autorisent le prononcé de cette interdiction, notamment :
- pour les infractions sexuelles (agressions, détention d’images illicites, corruption de mineurs…),
- en cas de violences volontaires graves,
- pour des faits de harcèlement ou de trafic de stupéfiants dans un cadre professionnel.
L’interdiction peut être temporaire (jusqu’à 10 ans) ou définitive, selon la gravité des faits. Par exemple, l’article 227-29 6° du Code pénal autorise une interdiction d’exercer toute activité en lien avec des mineurs, même bénévole, lorsqu’une personne est condamnée pour une infraction sur mineur.
Dans l’affaire de Dijon, la quantité de fichiers et la nature des contenus ont justifié une interdiction à vie.
Quelles conséquences pour la personne condamnée ?
Les effets d’une interdiction d’exercer une activité professionnelle sont immédiats :
- licenciement ou suspension du poste actuel,
- interdiction d’accès à de nouveaux emplois dans les secteurs visés,
- inscription de la peine sur le bulletin n°2 ou n°3 du casier judiciaire, rendant certains postes inaccessibles.
Dans la fonction publique, une sanction disciplinaire peut s’ajouter à la condamnation pénale, comme la radiation des cadres. Par ailleurs, les ordres professionnels peuvent suspendre ou retirer l’autorisation d’exercer.
💡 Bon à savoir : Le contournement de l’interdiction, même dans une structure privée, constitue un nouveau délit puni par la loi.
Peut-on contester une interdiction d’exercer ?
Oui, la personne condamnée peut interjeter appel dans un délai de 10 jours suivant le jugement. Elle peut notamment faire valoir :
- son absence d’antécédents judiciaires,
- sa volonté de se réinsérer dans un cadre sécurisé,
- un caractère disproportionné de la sanction.
Certaines interdictions peuvent également être levées après un certain temps, sur demande motivée auprès du juge. Le condamné doit alors prouver son évolution personnelle et professionnelle.
👉 Le fichier FIJAIS peut aussi faire l’objet d’un effacement selon des conditions strictes prévues par le Code de procédure pénale.
Que risque-t-on en cas de non-respect ?
Le non-respect d’une interdiction d’exercer une activité professionnelle constitue une infraction pénale. L’article 434-41 du Code pénal prévoit :
- deux ans d’emprisonnement,
- 30 000 euros d’amende.
Ce risque s’applique même si l’employeur n’a pas connaissance de la condamnation. Le salarié reste pénalement responsable. L’employeur peut également être mis en cause pour négligence.
Pourquoi faire appel à un avocat ?
Un avocat peut intervenir à différents moments :
- lors de l’enquête ou du procès pour préparer la défense,
- après la condamnation pour contester une interdiction d’exercer,
- devant une administration ou un ordre professionnel en cas de radiation.
👉 Vous faites l’objet d’une interdiction professionnelle ? Prenez rendez-vous avec un avocat en droit pénal ou disciplinaire pour défendre vos droits.
Ce qu’il faut retenir
- Une interdiction d’exercer une activité professionnelle peut accompagner une peine pénale, en particulier pour les délits sexuels ou graves fautes professionnelles ;
- Elle peut être temporaire ou définitive, selon les faits et le profil du condamné ;
- Elle entraîne des conséquences lourdes : radiation, casier judiciaire, inaccessibilité de certains métiers ;
- Il est possible de contester la mesure ou de demander une révision après un certain délai ;
- L’accompagnement d’un avocat est essentiel pour se défendre efficacement.
💡 Pour plus d’informations, consultez la fiche du service public sur les peines complémentaires.
Bas c’est nul car les personne ne vie plus et leur temps s’arrête sur toute les activités