Les étapes du jeune avocat pour réussir à Paris
Une fois le CAPA (certificat d’aptitude à la profession d’avocat) décrochée, un avocat peut soit travailler au sein d’une entreprise, soit intégrer un cabinet d’avocats afin de proposer sa collaboration (le site de l’Union des jeunes avocats (#UJA) proposent des offres de collaboration), soit s’installer à son compte. L’avocat peut donc avoir un statut libéral, de salarié ou de collaborateur.
Il doit dans un premier temps demander à s’inscrire à l’ordre des avocats du barreau de Paris. Cette inscription est conditionnée à la réception d’un dossier et d’un certain nombre d’informations que le jeune avocat doit envoyer au service de l’Exercice Professionnel (SEP). Ce service aide les jeunes avocats dans leurs démarches, examine leur dossier de demande d’inscription au barreau. Ce service propose un formulaire à pré-remplir à ligne et explique les différentes étapes avant une inscription à l’ordre (http://www.avocatparis.org/je-minscris-au-barreau). Une fois le dossier validé, le nom de l’avocat est inscrit sur la liste des avocats à la prestation de serment.
Cette prestation de serment est obligatoire pour qu’un avocat puisse exercer. Il s’agit d’une cérémonie durant laquelle les avocats s’engagent solennellement à respecter des valeurs fondamentales. Ce serment repose sur les principes de délicatesse, d’indépendance et de confidentialité. Ce sont les règles principales de la déontologie des avocats. L’avocat jure d’exercer ses « fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité », avec dévouement, compétence diligence et prudence. Le serment engage l’avocat, pour toute sa vie professionnelle, à l’acceptation sans réserve de ces règles morales et juridiques. S’y ajoutent également, sans toutefois être exprimés à l’occasion du serment, les principes : « d’honneur, de loyauté, de désintéressement, de confraternité, de modération et de courtoisie ». Une méconnaissance de ces principes est une faute sanctionnée disciplinairement. Il est possible d’assister à une prestation de serment à la Première Chambre de la Cour d’appel de Paris (01 72 32 47 22).
Une fois le serment prêté, l’avocat peut donc choisir de s’installer en tant que libéral, c’est-à-dire à son propre compte. Du choix du local, aux démarches administratives en passant par la recherche de clientèle et la préparation du budget, l’avocat a différentes étapes à franchir avant de pouvoir s’installer.
Concernant le choix du local, l’avocat peut s’installer chez lui si la taille et la disposition de son appartement ou de sa maison le lui permet afin de recevoir la clientèle en toute discrétion et dans les meilleures conditions. Dans la grande majorité des cas, l’avocat se voit obligé de louer un local professionnel. L’emplacement de ce local est important. Il peut être judicieux de s’installer proche du tribunal afin d’éviter les frais de déplacements. Mais il peut être tout aussi pertinent de s’installer dans un quartier ou dans une ville de banlieue où peu d’avocats se sont installés. Il peut être aussi intéressant de s’installer à Paris et de se déplacer pour faire une permanence dans une petite ville de banlieue, là où aucun avocat ne s’est installé (il faut dans ce cas prévoir un budget déplacement et loyer plus important). Dans tous ces cas de figure et afin de réduire la part du loyer dans les charges, il est possible de s’offrir les services du partage de bureau ou coworking (un des principaux sites internet : http://www.bureauxapartager.com/). A Paris, il existe la pépinière d’avocats. Ce service permet de bénéficier de « pour un temps limité (jusqu’à 3 années) ,et dans le respect de nos règles déontologiques et professionnelles, de la mise à disposition de locaux modernes , dans un quartier central, à deux pas du Palais et de services annexes de qualité » (plus de précisions sur le site de l’ordre des avocats de Paris). L’avocat signe un contrat d’entrepreneur qui coûte 260 € HT/mois pour la 1° année. Cela permet de limiter les frais et de travailler avec d’autres collègues. Une dernière solution qui commence à se diffuser est la domiciliation dans un cabinet d’avocats : il s’agit de louer à l’heure ou à la demi-journée un bureau notamment pour ses rendez-vous clientèle et de travailler les dossiers à domicile. La réservation des bureaux se fait à l’avance et le prix de la domiciliation (7 eur de l’heure en moyenne) comprend aussi la réception des courriers et des fax, la réception des clients. internet et téléphone.
Une autre étape essentielle est bien entendu la recherche de clientèle, étape cruciale et délicate. Dans de grandes villes comme Paris, Marseille, Lyon, Dijon, Lille etc, le nombre d’avocats généralistes et spécialistes est considérable et il peut paraitre difficile de se faire une place parmi eux. Toutefois, quelques conseils peuvent permettre à un jeune avocat d’avoir une clientèle assez rapidement. Le moyen le plus onéreux est l’achat de clientèle à un confrère arrêtant son activité (retraite, reconversion professionnelle). Plusieurs sites comme le Conseil national des Barreaux diffusent les offres de cession de clientèle. Dans tous les cas, l’avocat doit commencer par une collaboration dans un cabinet d’avocats. Il est très important de bien choisir ce cabinet selon sa spécialité et sa réputation. Le jeune avocat aura à coeur de rapidement chercher à lier connaissance avec de nombreux avocats pour élargir son champ de recherche. Réseaux sociaux, clubs d’avocats… l’UJA peut aussi vous aider dans le lancement de votre activité.
Une fois la collaboration trouvée, le jeune avocat se doit de développer rapidement sa propre clientèle pour gagner en autonomie et espérer un jour avoir son propre cabinet. Le site http://www.trouvervotreavocat.com est un moyen rapide et efficace pour recevoir régulièrement des demandes de contacts et obtenir ainsi ses premiers clients.
Il faut aussi accompagner son installation d’une communication efficace et performante. Différents sites professionnels, de blogs juridiques permettent de se faire connaitre. Un avocat peut faire de la publicité mais l’ordre des avocats encadre cette activité. Ainsi l’article 10.1 du règlement intérieur indique que «La publicité personnelle de l’avocat est permise dans la mesure où elle procure au public une nécessaire information. Cette publicité doit être véridique, respectueuse du secret professionnel et mise en œuvre avec dignité et délicatesse. Quelle que soit la forme de publicité utilisée, toutes mentions laudatives ou comparatives et toutes indications relatives à l’identité des clients sont prohibées ». Un avocat ne peut pas, par exemple, citer une affaire pour se faire de la publicité. Il faut aussi faire jouer son réseau social et l’élargir au fil des rencontres professionnelles. L’idée de participer à des conférences et à des discussions notamment sur des réseaux spécialisés va permettre de développer son réseau et donc sa clientèle. Il est aussi important de développer son expertise dans un domaine juridique bien précis et donc susceptible d’intéresser une clientèle autre que parisienne. Il est aussi préconisé de s’inscrire sur des sites internet proposant des annuaires de professionnels, effectuant des devis aux potentiels clients ayant une question de droit à poser. Cela permet de toucher une clientèle plus variée. Il est aussi conseillé de se créer un site internet individuel. Chercher une clientèle c’est aussi cibler les besoins des clients.
Il faut aussi, avant toute installation, établir un budget prévisionnel en calculant les charges inhérentes à son activité et faire un certain nombre de démarches administratives. Il faut compter les charges inhérentes à l’exploitation d’un local comme le loyer, les achats essentiels pour l’installation (mobilier, matériel informatique, différents ouvrages et revues), les frais divers comme le transport, l’électricité, la connexion internet. Il faudra aussi s’acquitter des charges sociales comme l’URSSAF, la CNBF (caisse de retraite), la cotisation au barreau, l’assurance responsabilité professionnelle, l’assurance
Pour aider un jeune avocat dans son installation, différents sites, documents ou guides et salons existent. En voici quelques exemples :
– http://www.village-justice.com/articles/Avocats-soiree-Construire-cabinet,14854.html
– http://www.cna-avocats.fr/fr/index.xml
– soirée « Construire un cabinet d’avocats pérenne » le 15 octobre 2013 à Paris
(Inscription obligatoire sur le lien suivant : http://www.legiteam.fr/enquetesenligne/survey.php?sid=84)
– http://www.avocatparis.org/la-pepiniere.html
– http://www.maitre-eolas.fr/post/2005/05/23/138-les-avocats-et-la-publicite
– http://www.village-justice.com/articles/Comment-positionner-cabinet-avocat,13428.html
– http://www.installation-des-avocats.com/
– http://dl.avocatparis.org/pdf/exercice_professionnel/Documents_pour_les_jeunes_avocats.pdf
– http://www.uja.fr/Le-NOUVEAU-GUIDE-DU-JEUNE-AVOCAT-en-ligne_a335.html
Les associations et unions d’avocats tels que ANAAFA, CNA, UJA proposent des conseils simples en ligne, des réunions d’informations, des brochures. Cela est une vraie mine d’informations concrètes et pratiques pour tout avocat voulant s’installer.
Le site internet www.installation-des-avocats.com répertorie un certain nombre de sites utiles lors de l’installation d’un avocat comme le site jurishop.fr qui regroupe tous les prestataires concernant l’informatique, la bureautique, l’édition, les costumes d’audience, les déplacements professionnels, la communication, le recrutement, etc.
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